giriviller

Les mouches

En cette seconde moitié d’automne plutôt grisâtre et pluvieuse, les mouches ont fait leur apparition par centaines, voire par milliers. Soit sur les façades des maisons, soit, plus extraordinairement, dans les lieux de culte.

C’est ainsi qu’à Giriviller, elles ont investi la chapelle et l’église. En même temps.

Lorsqu’on est dans le bâtiment sacré, il y a tout de même quelque chose d’angoissant dans ce bourdonnement d’insectes prisonniers qui traversent l’espace d’un vol lourd et incohérent, pour finir au sol, agonisants et huileux. Après nous avoir tamponnés de leurs corps noirs, et frôlés de leurs ailes vibrantes, comme si nous étions leurs cibles évidentes.

On ne peut que penser à Sartre et à sa pièce qui prend sa source dans l’antiquité, à Argos, et qui transporte, ou transpose, la notion de faute et d’expiation.

Comment ne pas penser ici au Christ ? Que l’on soit croyant ou pas !

En effet, des mouches dans une église ! Voyons, n’y-a-t-il pas là un rapprochement singulier et dérangeant ?

En tout cas, les mouches ont été détruites et évacuées sans procès, même lorsqu’elles se sont réfugiées, à huit mètres de hauteur, dans les lampes halogènes où elles se sont carbonisées.

Voilà ce qu’illustre la photo ci-dessous.