giriviller

giriviller

Les marraines du djebel

LES MARRAINES DU DJEBEL

 soldats-en-algérie.gif

Jeunes appelés montrant des jumelles à un enfant du djebel*

La guerre d'Algérie n'a pas fini de faire parler d'elle, cinquante-deux ans après la fin des combats. 

Pourtant, si discrète au début (1er novembre 1954) puisqu'elle était baptisée " Opération de maintien de l'ordre " ; un euphémisme coupable pour une population de " Pieds noirs " qui, de son côté, ne voulait pas croire que tout pouvait basculer.

Depuis quelques années, la parole retrouve ses droits, et elle se manifeste par des écrits qui apportent un certain soulagement à ces jeunes appelés du contingent (c'est comme cela qu'on appelait les soldats qui servaient en Algérie) qui ont vécu, pour certains, des traumatismes qu'ils ont enfouis au fond de leur mémoire.

À notre époque, où le moindre incident déclenche l'intervention de cellules psychologiques (et c'est tant mieux), on a du mal à imaginer cela dans les années 54/62. En réalité, les jeunes gens sous l'uniforme devaient faire leur propre reconstruction. Le plus souvent, ils ont choisi de se taire.

Ici, il ne s'agit pas d'évoquer un quelconque épisode guerrier, mais plutôt un phénomène passé sous silence, mais qui a eu une importance capitale dans la vie des militaires stationnés en Afrique du Nord.

Et c'est Pierre Simon qui l'évoque, dans la revue " L'ancien d'Algérie " (n° 523 de janvier 2014).

En effet, les marraines ont été de toutes les guerres et elles ont assuré, avec leurs faibles moyens, un effort méritoire qui a permis de maintenir le moral de la troupe. Elles étaient de toutes les couches sociales, et même si parfois leur orthographe pêchait, elles ont su trouver les mots qu'il fallait pour adoucir des moments de solitude ou de cafard.

 

PS : J'ai découvert l'article ci-dessous, par le plus grand des hasards, et j'ai souhaité le diffuser parce qu'il a un côté humain qui adoucit les cauchemars de la guerre.

Francis Roch

 

Nos marraines du djebel

par Pierre Simon


Suite à la lettre « Hommage aux
filles » de notre ami Claude Valère du Puy-en-Velay, j'aimerais, à mon tour, utiliser le service de notre journal unique, indispensable, qu'est L'Ancien d'Algérie, pour rendre hommage à une autre catégorie de filles bienfaisantes pour le moral des combattants. Je veux parler du grand nombre de demoiselles, de toutes les régions de France, sollicitées par des appelés en Afrique du Nord, pour entretenir une correspondance de soutien durant leur séjour loin du pays. Solidaires et généreuses, elles ont accepté ce lien fort et ont apporté, durant de longs mois, courage, espoir et réconfort aux gamins que nous étions encore.
C'était par l'envoi d'une lettre joyeuse à l'enveloppe parfumée, contenant une petite fleur séchée sentant bon le terroir, ou l'envoi d'une photo signée d'un mot tendre au revers. C'était l'envoi d'un colis empli de bons produits de France, ou l'envoi d'un petit souvenir, d'un talisman, d'une médaille porte-bonheur.

Oui ! Ces filles méritent un hommage, une reconnaissance. Elles ont aidé un grand nombre de jeunes soldats à rester des « hommes » malgré la situation.

Au retour en France, une partie, non négligeable, de ces correspondances se sont poursuivies et se sont concrétisées par des épousailles. En d'autres temps, avait été instituée la formule « Marraines de guerre » pour ces femmes reconnues. Pour notre guerre d'Algérie, j'aimerais les honorer de ce titre « Nos marraines du djebel ».

Qu'en pensez-vous ?

 

Pierre Simon
54830 Gi
riville
r

 

* Djebel désigne soit une une montagne soit tout un massif montagneux

 



15/02/2014
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 142 autres membres